Alors qu’Isabelle Thiltgès est en train de réaliser une
nouvelle sculpture et que la terre prend forme dans son atelier, cette nouvelle
pièce doit passer par une étape obligatoire avant d’être cuite.
En effet, afin d’empêcher la création de bulles d’air qui
pourraient entraîner l’explosion de la sculpture à haute température, l’œuvre
en terre doit être vidée avant son passage à la cuisson.
Pour ce faire, la sculpture est divisée en deux, coupée de
façon nette à l’aide d’un fil à couper le beurre.
Les deux parties ainsi délicatement séparées sont tour à
tour vidées grâce à un outil appelé « mirette ». La mirette est
déclinée en plusieurs tailles, adaptées à la surface de terre qu’il faut vider.
Afin de s’assurer qu’il n’y a plus d’air emprisonné dans la
terre, l’artiste lisse avec attention les surfaces intérieures et extérieures de
la sculpture, chassant avec ses doigts l’air qui aurait pu s’y glisser.
Une fois que l’artiste est assurée que la sculpture est prête
à affronter le stade de la cuisson, elle réunit les deux parties de la
sculpture précédemment séparées : pour ce faire, les extrémités sont
tailladées et mouillées, afin de faciliter l’adhésion de la terre.
Les deux surfaces sont ensuite remises l’une sur l’autre,
afin de les recoller.
La terre est ensuite modelée le long de la cicatrice ainsi
dessinée entre les deux parties de l’œuvre. L’artiste lisse la matière le long
de cette frontière de terre, afin de refermer la fente et d’effacer toute trace
de l’opération. Un peu de terre est également ajoutée afin de consolider la
pièce.
Ni vu, ni connu, la sculpture est prête à passer à la
cuisson, sans danger.