jeudi 7 juillet 2011

Une parution dans l'Eventail - Le 18 juin 2011





Dialogue intérieur
Elle s’apprête à exposer ses œuvres – des sculptures en bronze infiniment tendres, sensuelles – dans le cadre – So chic -  de l’Orangerie du Sénat. A quelques jours du vernissage, les mains couvertes de glaise, des idées encore plein la tête, Isabelle Thiltgès – née van den Berch -  a reçu l’Éventail. Petite leçon de sculpture avec une artiste éclectique. Une ciseleuse de l’âme…
Par Bertrand DECKERS

L’Éventail - On vous qualifie d’artiste «confidentielle », « inclassable » aussi. Si vous deviez vous définir ?
Isabelle Thiltgès - Impossible de trouver mieux ! Tout est dit ! Je ne suis pas dans le classique, dans la stricte reproduction, pas vraiment dans le contemporain non plus. Je peux être dans les rondeurs comme dans les lignes, à la fois dans le concret et dans l’abstrait. Je navigue entre deux eaux en permanence. Des mers paisibles, d’autres déchaînées. Mon seul but est d’exprimer des sentiments. Sculpter, c’est dialoguer.

Que voulez-vous dire, quelle histoire cherchez-vous à raconter à travers vos oeuvres ?
Mes histoires sont multiples. Inépuisables ! (Rires) « L’envers du décor » est une représentation de la dichotomie en quelque sorte. À travers ce double visage, j’ai voulu montrer que derrière des traits sereins, parfaitement lisses, légers, pouvaient parfois se cacher beaucoup de blessures. « La sérénité » m’a été inspirée par une jeune femme de l’Himalaya. J’étais en quête de paix, de douceur. Très vite, je me suis rendu compte que je ne pouvais plus m’arrêter de travailler cette œuvre. Je devais poser mes mains sur elle. Comme un besoin ! Plus je la modelais et plus, à son tour, elle me rendait de sa sérénité. C’était un véritable échange. Un flux !

Pourquoi être devenue sculptrice ?
J’ai véritablement découvert la sculpture à la naissance de mes enfants. Je cherchais un terrain à moi, un lieu, une activité où pouvoir m’exprimer personnellement. J’ai compris très rapidement que pour sculpter, il faut tout d’abord regarder. Observer très attentivement, presque « radiographier ». Il faut mieux connaître le monde pour mieux le reproduire.

Peut-on y voir une façon de découvrir, d’apprivoiser l’Homme ?
Mon travail est infiniment lié aux êtres, aux événements qui m’entourent, mais ça reste le fruit de ma propre perception. La façon dont je ressens l’être humain. La sculpture est un art étrange. Les lignes les plus simples, les idées les plus claires, sont, de loin, les plus complexes à réaliser.

Quelle est la plus belle leçon que vous a donnée la sculpture ?
Elle m’a appris à regarder. Et elle m’a donné la patience, le goût de l’humilité et de la persévérance aussi. Une œuvre n’est jamais finie. On pourrait la travailler, la retravailler encore et encore. Comme si l’on cherchait quelque chose de précis, d’impalpable, quelque chose dont on s’approche - quitte à le frôler parfois de très près - sans jamais vraiment parvenir à le toucher. Alors, on recommence ! Pour tenter sa chance à nouveau…
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Du 26 juillet au 8 août 2011 à l’Orangerie du Sénat . Jardin du Luxembourg – 75006 Paris.
Plus d’infos ? www.itsculpture.fr



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