jeudi 4 avril 2013

Isabelle Thiltgès "façonne l'âme" : interview

Le jour du vernissage de l'exposition d'Isabelle Thiltgès à la galerie Bruno Jansem & Flora J., l'artiste a eu le plaisir d'échanger avec une journaliste du site Art Media Agency.



Voici quelques extraits de l'interview donnée :


Art Media Agency (AMA): Vous avez une approche respectueuse de la terre. Quel est votre rapport avec la matière?
Isabelle Thiltgès (I.T) : Je pense que j’ai été profondément marquée par ma rencontre avec Catherine Mathieu, une professeur exceptionnelle qui m’a appris à travailler avec mes tripes. Céramiste, elle m’a appris cet amour de la terre. J’ai commencé à monter des boudins comme tout le monde. J’adore la sensualité de la terre, c’est un toucher extraordinaire. On est obligé de respecter la terre car si on la monte mal, elle craque. Il faut respecter le temps de séchage par exemple. Le rapport à la terre est obligatoirement respectueux. Il faut respecter les lignes, les pleins, les vides c’est important. J’adore le tactile, j’ai un rapport émotionnel avec la terre. C’est difficile quand on est sculpteur de s’arrêter de travailler. En tout cas pour moi. Il faut décider du moment où la pièce est finie. C’est très difficile car tout se passe dans la rondeur. C’est calme, apaisant. Il y a une pièce, un visage de femme, que j’ai appelé Sérénité : je n’arrivais pas à arrêter de travailler cette pièce car à ce moment là, j’en avais besoin et elle me le rendait très bien. Il y a un dialogue entre les pièces et ce que l’on veut leur donner.

AMA: Et avec votre public, existe t-il un dialogue?
IT : Ce dialogue vient après. Je ne travaille pas pour le dialogue que je veux avoir avec le public. Je travaille pour ce que je veux exprimer. S’il y a quelque chose de très ouvert dans mon exposition grâce aux saynètes, il n’y a pas de fil conducteur entre toutes les sculptures. Mes émotions stimulent mon travail et chacune de mes sculptures exprime une émotion précise, celle d’un moment donné. C’est merveilleux de voir ce que les gens peuvent ressentir en voyant mon travail. Ils finissent par raconter des choses d’eux mêmes. J’aime que les gens parlent avant que je leur dise quoi que ce soit, que je leur impose en quelque sorte la raison pour laquelle j’ai fait une sculpture. C’est plus intéressant pour moi d’avoir leur point de vue, leur ressentis. Je laisse les gens avoir une histoire avec mes œuvres. C’est quelque chose de très intime qui se produit finalement et que j’ai dû apprendre avec le temps. C’était très difficile au départ car on raconte des moments de sa vie.



Lire l'intégralité de l'entretien sur ce lien.


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